ED Sciences de la Vie et de la Santé
Caractérisation des lymphocytes T folliculaires auxiliaires d'origine intestinale en condition physiologique pour comprendre leur relevance dans le contexte autoimmun
par Iris HASANTARI (Immunologie Conceptuelle, Expérimentale et Translationnelle)
Cette soutenance a lieu à 14h00 - Salle de conferences, CARF CARF - Université de Bordeaux Campus Carreire, 46, rue Léo Saignat 33076 Bordeaux Cedex
devant le jury composé de
- Nathalie SCHMITT - Chargée de recherche - Université de Bordeaux - CNRS UMR5164 - Directeur de these
- Luis GRACA - Professeur des universités - Universidade de Lisboa- Instituto de Medicina Molecular João Lobo Antunes - Rapporteur
- Arsène MEKINIAN - Professeur des universités - praticien hospitalier - Department of Internal Medicine, Saint-Antoine Hospital, APHP, Sorbonne University, - Rapporteur
- Carole LE COZ - Chargée de recherche - Institut Toulousain des Maladies Infectieuses et Inflammatoires CHU Purpan - Examinateur
- Helena PAIDASSI - Chargée de recherche - Université Claude Bernard Lyon 1, Bâtiment Rosalind Franklin - Examinateur
- Thierry NOEL - Professeur des universités - Université de Bordeaux - UMR MFP - Examinateur
Au cours des deux dernières décennies, les recherches menées chez l'Homme et dans les modèles murins ont révélé l'impact de la composition du microbiote intestinal sur la physiopathologie de nombreuses maladies, y compris les maladies auto-immunes. Le microbiote intestinal agit en condition pathologique mais aussi physiologique via les métabolites bactériens, les signaux neuronaux, ainsi qu'en modifiant directement les propriétés des cellules immunitaires intestinales. Plusieurs études ont ainsi démontré que la composition du microbiote intestinal peut moduler les propriétés des cellules immunitaires intestinales qui peuvent migrer vers différents organes cibles et modifier la pathogénèse des maladies auto-immunes. Ces études soulèvent la question du rôle des cellules immunitaires dérivées de l'intestin dans la pathogenèse des maladies auto-immunes que ce soit en présence ou en absence de dysbiose intestinale. Les lymphocytes T folliculaires auxiliaires (Tfh) représentent un sous-ensemble de lymphocytes T CD4+, spécialisés dans l'aide aux lymphocytes B. Les Tfh fournissent les signaux nécessaires au développement des lymphocytes B en plasmocytes à longue durée de vie sécréteurs d'anticorps et en lymphocytes B mémoires. En raison de leur rôle central dans l'aide à la différenciation des lymphocytes B, les Tfh jouent un rôle clé dans la pathogenèse des maladies auto-immunes. Nous avons donc émis l'hypothèse selon laquelle les Tfh dérivés de l'intestin pourraient être impliqués dans la pathogenèse des maladies auto-immunes. Les propriétés de ces cellules étant peu connues, l'objectif de cette thèse est de caractériser de manière phénotypique et fonctionnelle les lymphocytes Tfh humains dérivées de l'intestin dans un contexte physiologique afin de mieux appréhender leur pathogénicité dans les maladies auto-immunes.
Profil et circuits socio-émotionnels de deux lignées de souris exprimant des mutations du récepteur nicotinique alpha5 impliquées dans l'alcoolisme
par Cécile PAGEZE (Institut de neurosciences cognitives et intégratives d'Aquitaine)
Cette soutenance a lieu à 14h00 - Amphithéâtre du BBS Batiment BBS, 2 Rue Hoffman Martinot, 33000 Bordeaux
devant le jury composé de
- Vincent DAVID - Chargé de recherche - Université de Bordeaux - Directeur de these
- Mickaël NAASSILA - Professeur des universités - Université de Picardie Jules Verne - Rapporteur
- Elodie EY - Chargée de recherche - Université de Strasbourg - Rapporteur
- Liana FATTORE - Directrice de recherche - University of Cagliari - Examinateur
- Francesco PAPALEO - Full professor - Instituto Italiano di Tecnologia, Genova - Examinateur
- Jacques BARIK - Professeur des universités - Université Côte d'Azur - Examinateur
Les études d'association génétique ont identifié des polymorphismes mononucléotidiques (SNPs) dans le gène CHRNA5, codant pour la sous-unité α5 des récepteurs nicotiniques à l'acétylcholine (α5-nAChRs), comme des facteurs de vulnérabilité accrus aux troubles liés à l'usage de l'alcool (TUAL). Afin d'explorer les implications fonctionnelles de ce risque génétique, deux modèles murins transgéniques ont été étudiés : l'un exprimant un variant humain du SNP α5 (souris α5KI), l'autre présentant une délétion complète de la sous-unité α5 (souris α5KO). Il a été précédemment démontré que ces deux lignées reproduisent des phénotypes comportementaux caractéristiques du TUAL, notamment une consommation excessive d'alcool, tout en exprimant des profils pré-consommatoires opposés (anxiété vs impulsivité), reflétant des sous-types cliniques distincts observés chez les patients. Au-delà de ces altérations comportementales, les perturbations du traitement socio-émotionnel sont aujourd'hui considérées comme des marqueurs centraux du TUAL. Toutefois, les mécanismes neurobiologiques impliqués dans ces dysfonctionnements, ainsi que leur statut - cause ou conséquence de la pathologie - demeurent insuffisamment compris. Dans ce contexte, cette thèse a visé à caractériser la capacité de discrimination des états affectifs et ses bases neuronales chez les souris α5KI et α5KO, avant et après une exposition chronique à l'alcool, ainsi qu'à déterminer l'implication de la projection entre l'amygdale basolatérale (BLA) et l'hippocampe ventral (vCA1) dans ces processus. Les résultats révèlent des déficits marqués de reconnaissance des émotions chez les deux lignées mutantes. Par ailleurs, l'alcoolisation chronique induit des altérations du comportement socio-émotionnel, avec des effets modulés par le sexe, soulignant le rôle critique de cette variable biologique dans l'étude des dysfonctionnements sociaux associés au TUAL. En combinant des approches complémentaires de photométrie de fibre, électrophysiologie in vivo et optogénétique ce travail identifie la voie BLA-vCA1 comme un circuit clé dans la discrimination des états affectifs. Ces données mettent en lumière le rôle central des récepteurs α5-nAChRs dans la modulation des processus de reconnaissance émotionnelle et positionnent le circuit BLA-vCA1 comme un substrat neuronal jusqu'ici peu exploré dans le contexte des troubles addictifs.