ED Sciences de la Vie et de la Santé
Mécanismes neurobiologiques et hormonaux des différences sexuelles dans la consommation d'alcool et la rechute à la cocaïne chez le rongeur.
par Claudia FORNARI (Institut de neurosciences cognitives et intégratives d'Aquitaine)
Cette soutenance a lieu à 14h30 - Amphithéâtre bâtiment Bordeaux Biologie Santé Bâtiment Bordeaux Biologie Santé 2 rue Dr Hoffmann Martinot 33000 Bordeaux France
devant le jury composé de
- Céline NICOLAS - Chargé de recherche - Institut de Neurosciences Cognitives et Intégratives d'Aquitaine (INCIA) - Directeur de these
- Anne-Noël SAMAHA - Professeur - Université de Montréal - Rapporteur
- Liana FATTORE - Professeur - Istituto di Neuroscienze - Rapporteur
- François GEORGES - Professeur - Institut des Maladies Neurodégénératives (IMN) - Examinateur
- Fuschia SERRE - Ingénieur de recherche - Laboratoire SANPSY - Examinateur
- Stéphanie DAUMAS - Professeur - Institut de Biologie Paris Seine (IBPS) - Examinateur
L'addiction se caractérise par une consommation persistante de drogues malgré des conséquences négatives et un risque élevé de rechute, deux obstacles à son traitement. Des études cliniques et précliniques révèlent des différences sexuelles dans la consommation d'alcool et la rechute à la cocaïne, mais la neurobiologie sous-jacente reste à élucider. Au cours de la dernière décennie, la prévalence des troubles de l'usage de l'alcool a augmenté davantage chez les femmes que chez les hommes, soulignant l'importance d'élucider ces mécanismes neurobiologiques. Ainsi, le premier objectif de ma thèse est d'étudier les différences sexuelles des fonctions du cortex insulaire dans la consommation persistante d'alcool malgré l'aversion. Nous avons montré une consommation persistante d'alcool plus élevée chez les femelles que chez les mâles. Indépendamment du sexe, l'activité de l'insula antérieure (aIC) augmente, pendant la consommation persistante d'éthanol, et son inhibition réduit cette consommation. En revanche, l'activité de l'insula postérieure (pIC) est augmentée chez les femelles comparée aux mâles, et son inhibition réduit cette consommation uniquement chez les femelles. Ainsi, nos résultats montrent une dichotomie antéro-postérieure et dépendante du sexe de l'insula dans la consommation persistante d'éthanol chez la souris. Le deuxième axe de ma thèse vise à étudier les différences de vulnérabilité de rechute à la cocaïne en fonction du cycle hormonal chez les rats femelles. Nous avons démontré que les femelles avec de faibles niveaux de progestérone ont un plus fort taux de rechute que celles présentant des niveaux élevés, ce qui suggère un effet protecteur de cette hormone. L'injection aiguë de progestérone protège les femelles vulnérables contre la rechute et réduit l'activation, mesuré avec le marqueur d'activité c-fos, de la pIC et de l'amygdale centrale (CeA). De plus, les niveaux de rechute sont corrélés positivement avec l'activation de la pIC et de la CeA, et l'injection de progestérone supprime cette corrélation. Nos résultats fournissent une base solide pour comprendre les circuits neuronaux des différences sexuelles dans l'addiction.