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Soutenances du 29-05-2024

1 soutenance à ED Sciences de la Vie et de la Santé - 1 soutenance à ED Sciences et environnements

Université de Bordeaux

ED Sciences de la Vie et de la Santé

  • Expression et rôle du facteur de croissance des nerfs NGF dans l'hypertension pulmonaire

    par Clement BOUCHET (Centre de recherche Cardio-Thoracique de Bordeaux)

    Cette soutenance a lieu à 14h00 - Amphitéatre IHU LYRIC, Avenue du Haut Leveque, Site de l'hopital Xavier Arnozan, PTIB, 33600 Pessac

    devant le jury composé de

    • Véronique MICHEL - Professeure des universités - Université de Bordeaux - Directeur de these
    • Marie Elise TRUCHETET - Professeure des universités - praticienne hospitalière - Immunoconcept, CNRS UMR 5164 – Université de Bordeaux - Examinateur
    • Xavier NOREL - Ingénieur de recherche - INSERM U1148, Université Paris XIII - Examinateur
    • Boris MANOURY - Maître de conférences - INSERM UMR 1180, Université Paris-Saclay - Examinateur
    • Sylvia COHEN-KAMINSKY - Directrice de recherche - Inserm U999 - Rapporteur
    • Vincent LAGENTE - Professeur des universités - Institut NUMECAN, INSERM U1317, INRAE 1341, Université de Rennes - Rapporteur

    Résumé

    L'hypertension pulmonaire (HTP) est une maladie grave caractérisée par une augmentation de la pression artérielle pulmonaire moyenne supérieure à 20 mmHg au repos contre 14 mmHg chez un individu sain. Cette pathologie conduit à terme à une insuffisance cardiaque droite et au décès du patient. En l'absence de traitement curatif, l'identification de nouvelles cibles thérapeutiques est un enjeu majeur. Dans ce contexte, une meilleure compréhension du développement et de la progression de l'HTP est donc primordiale. Au laboratoire, une cible d'intérêt à l'étude est le facteur de croissance des nerfs ou NGF, surexprimé au niveau des artères pulmonaires dans l'HTP expérimentale et humaine, et jouant un rôle dans les trois caractéristiques majeures de l'HTP (inflammation, réactivité et remodelage artériels pulmonaires). Dans un premier temps, nous avons étudié les mécanismes activés dans l'HTP pouvant contribuer à l'augmentation d'expression artérielle pulmonaire du NGF. Nous avons ainsi montré que des cytokines pro-inflammatoires augmentées dans l'HTP telles que l'interleukine-1β (IL-1β) et le Tumor necrosis factor-α mais aussi qu'un stress oxydant entrainaient une augmentation de l'expression et de la sécrétion de NGF par les cellules endothéliales -CE- et les cellules musculaires lisses -CML-artérielles pulmonaires. Nous avons montré que cette sécrétion faisait intervenir le Transforming growth factorβ1, qui, sécrété par les CE et les CML, agit alors de manière autocrine sur ces mêmes cellules pour stimuler la sécrétion de NGF. Dans un deuxième temps, nous avons étudié le rôle du NGF dans deux caractéristiques physiopathologiques de l'HTP : l'hyperréactivité et l'inflammation artérielles pulmonaires. Tout d'abord, nous avons montré qu'un traitement chronique des artères pulmonaires par le NGF (24h) induit une hyperréactivité artérielle pulmonaire en augmentant l'activité des jonctions communicantes constituées de connexine-43. En parallèle, nos résultats montrent qu'un traitement plus court des artères pulmonaires par le NGF (1h) induit également une hyperréactivité artérielle pulmonaire, mais en faisant intervenir d'autres mécanismes connexine-43 indépendants, en particulier une dérégulation de la signalisation calcique intracellulaire ainsi qu'une sensibilisation de l'appareil contractile. Par ailleurs, nous avons également étudié le lien entre NGF et inflammation dans l'HTP. In vivo dans un modèle d'HTP chez le rat, nous avons montré qu‘un traitement préventif avec des anticorps bloquants anti-NGF réduit l'infiltration de monocytes/macrophages et l'expression des protéines des inflammasomes dans les artères pulmonaires, et réduit également les taux circulants et pulmonaires d'IL-1β. In vitro, nos résultats montrent que le NGF est un facteur chimioattracteur des monocytes et que l'IL-1β contribue au remodelage, à l'inflammation et à la dysfonction endothéliale des artères pulmonaires. En conclusion, ce travail de thèse a permis de mettre en évidence des mécanismes contribuant à la surexpression du NGF dans l'HTP, et de confirmer sa participation à la progression de la maladie. L'ensemble des résultats obtenus renforce ainsi le NGF comme cible d'intérêt thérapeutique dans l'HTP

ED Sciences et environnements

  • Réponse physiologique de la vigne à l'esca et interactions avec l'environnement abiotique: nutrition azotée et stress hydrique en conditions contrôlées

    par Ninon DELL'ACQUA (SAVE - Santé et Agroécologie du VignoblE)

    Cette soutenance a lieu à 14h00 - Amphithéâtre Colette & Josy Bové INRAE Centre Nouvelle Aquitaine Bordeaux 71 Av. Edouard Bourlaux, 33140 Villenave-d'Ornon

    devant le jury composé de

    • Cécile ROBIN - Directrice de recherche - UMR BIOGECO INRAE - Examinateur
    • Yves GIBON - Directeur de recherche - UMR 1332 BFP INRAE - Examinateur
    • Vivian ZUFFEREY - Chargé de recherche - Agroscope - Examinateur
    • Marielle ADRIAN - Professeure des universités - Institut Universitaire de la Vigne et du Vin Jules Guyot - Rapporteur
    • Thierry SIMONNEAU - Directeur de recherche - UMR LEPSE INRAE - Rapporteur

    Résumé

    Le dépérissement des plantes pérennes est un phénomène global observé depuis plusieurs dizaines d'années et qui, avec le changement climatique, pourrait s'aggraver et se complexifier. C'est un processus multifactoriel impliquant des facteurs biotiques et/ou abiotiques et qui, suivant la façon dont ils vont se succéder et interagir entre eux, peuvent conduire à la mort précoce de la plante. Les plantes pérennes cultivées ne sont pas épargnées par ce phénomène. Au vignoble, depuis plusieurs dizaines d'années, une augmentation de la mortalité des ceps est observée entraînant une baisse du rendement. L'étude de la combinaison et de la temporalité des stress abiotiques et biotiques est indispensable pour comprendre les mécanismes sous-jacents au dépérissement du vignoble. Cette thèse a pour objectif d'étudier, par une approche intégrée, la réponse de la vigne cultivée (Vitis vinifera L. ssp. vinifera) à un ou plusieurs des stress suivants: un stress biotique, l'esca, une maladie du bois de la vigne complexe et encore mal connue; un stress lié aux pratiques culturales, la fertilisation azotée, levier ajustable par les agriculteurs, et enfin, un stress environnemental, le stress hydrique, qui tend à devenir de plus en plus problématique avec le changement climatique. Tout d'abord, nous avons examiné les relations entre la dynamique de croissance de la tige, la physiologie de la plante et l'anatomie du xylème lors de la pathogenèse de l'esca chez deux cépages sensibles, le 'Sauvignon blanc' et le 'Cabernet Sauvignon'. Nous avons démontré que la pathogénèse de l'esca entraînait une altération de la croissance de la tige associée à des occlusions du xylème, une perte théorique de conductivité, et la production de petits vaisseaux fonctionnels en fin de saison. La production de ces nouveaux vaisseaux a permis, par la formation de nouvelles repousses, une reprise des échanges gazeux démontrant une capacité de résilience de la vigne. Nous avons ensuite étudié l'effet de la carence ou de l'excès en azote sur l'incidence des symptômes foliaires d'esca, la communauté fongique du bois (par métabarcoding), ainsi que sur la physiologie et le métabolome des feuilles et du tronc chez le cépage 'Sauvignon blanc' au cours d'une expérimentation de trois ans. Nous avons démontré un impact négatif et significatif du déficit azoté sur l'expression des symptômes foliaires. Notre approche intégrée a révélé des changements physiologiques et biochimiques induits par la nutrition azotée, sans impact sur la communauté fongique du bois. Nous avons également examiné l'impact de l'esca sur la vulnérabilité du cépage 'Sauvignon blanc' à la sécheresse et sur sa capacité de résilience. Nous avons démontré que l'expression des symptômes foliaires de l'esca retardait la réponse à la sécheresse. Cette interaction antagoniste entre les deux stress est principalement due à la perte de surface foliaire transpirante associée au développement de l'esca. Les vignes symptomatiques d'esca ont donc subi des niveaux de stress plus faibles par rapport aux vignes asymptomatiques, ce qui a ensuite permis une récupération physiologique plus rapide. Enfin, un travail préliminaire nous a permis de caractériser le métabolome des feuilles associé à l'augmentation de la sévérité des symptômes d'esca et d'identifier une signature métabolique d'un stade précoce des symptômes foliaires encore jamais décrits. Cette thèse démontre l'importance de l'étude intégrée de l'écophysiologie, du métabolisme et du mycobiome dans les processus de dépérissement des plantes pérennes et le rôle fondamental que peuvent jouer les interactions entre stress biotiques et abiotiques sur la vulnérabilité de la vigne et sur sa capacité de résilience à ces différents stress.