Après l’obtention de deux Masters en Economie (Pratiques du développement à l’université de Bordeaux et Développement durable au CERDI de Clermont-Ferrand), Thibaut travaille 10 ans au Mexique tout en gardant en tête l’idée de poursuivre un doctorat. Son parcours professionnel commence à l’Institut public mexicain CONEVAL, en charge de la mesure officielle de la pauvreté et de l’évaluation de la politique de développement social. Thibaut intègre quatre ans plus tard l’université ibéro-américaine pour mener des recherches sur les mêmes thématiques (inégalités sociales, pauvreté). À partir de ces expériences, Thibaut affine son projet de doctorat et reprend contact avec ses anciens professeurs de Master en France, avant de débuter ses travaux de recherche en septembre 2022 à l’université de Bordeaux. Sa thèse articule la dimension territoriale et la dimension de classe sociale pour analyser leur influence conjointe sur la mobilité sociale, les inégalités, les aspirations et attentes éducatives, les perceptions d’insécurité et les comportements politiques.
Pourquoi avoir choisi d’effectuer un séjour de recherche aux Etats-Unis ?
J’ai candidaté au programme Fulbright-université de Bordeaux afin d’avoir l’opportunité de découvrir un autre laboratoire, être en contact avec des chercheurs et chercheuses d’excellence et travailler avec Miles Corak, professeur d’économie à City University of New York, mon université d’accueil. J’avais également défini mon projet en collaboration avec le Stone Center : analyser les indicateurs de mobilité sociale – persistance générationnelle, mobilité ascendante, mobilité descendante – au Mexique entre 2017 et 2023 avec une approche centrée sur les revenus, en lien avec la baisse de la pauvreté observée dans le pays pendant ces années-là.
Comment s’est déroulée ton expérience ?
J’ai vécu une expérience extraordinaire. Dès l’arrivée, le programme Fulbright permet de bénéficier d’une certaine légitimité, c’est un programme reconnu aux Etats-Unis. J’ai été très bien accueilli dans mon laboratoire. J’ai pu être en contact avec d’autres doctorantes, doctorants, post-doctorantes et post-doctorants ; suivre les cours du Pr Miles Corak en auditeur libre ; présenter un article en séminaire dès le premier mois et faire quelques interventions par la suite. J’ai bénéficié d’un accompagnement du Pr Miles Corak sur un chapitre de ma thèse et de discussions avec Janet Gornick, directrice du Stone Center, au sujet des classes moyennes. J’ai également eu des échanges plus informels avec Paul Krugman et Branko Milanović, références internationales en économie des inégalités.
Être aux Etats-Unis était aussi une véritable occasion de participer à des séminaires dans d’autres universités et plus particulièrement à la conférence ECINEQ (Study of Economic Inequality) à Washington qui s’intégrait parfaitement dans ma thématique de recherche.
A titre personnel, l’expérience est positive également. J’ai découvert la culture américaine, rencontré différents groupes, voyagé !
Un conseil aux doctorantes et doctorants ?
Être proactif, tenter sa chance et ne pas hésiter à demander de l’aide ! Pour celles et ceux qui sont admis au programme, je leur conseille également de préparer et d’anticiper car le séjour passe très vite. De mon côté, j’avais déjà préparé une ébauche d’article avant mon départ. Aussi, ne pas hésiter sur place à aller vers les chercheuses, chercheurs et les solliciter dès le début du séjour, même s’ils sont très occupés.
L'appel à candidatures du programme Fulbright pour les séjours de recherche aux Etats-Unis en 2026-2027 est ouvert !