D’origine allemande et passionnée par la découverte de nouveaux pays, Josianne se tourne vers l’international dès le début de ses études. Elle effectue une licence en chimie, parcours international, à l’université de Bordeaux et une mobilité au sein de l’université de California Santa Cruz. Elle s’oriente ensuite vers un Master en chimie à l’université d’Hambourg. Pour son stage de Master 2, Josianne passe 3 mois à Bordeaux au sein de l’Institut des Sciences Moléculaires et 3 mois en Espagne au Donostia International Physics Center (DIPC), et prépare un mémoire. C’est à la suite de ce stage que naît le projet d’un doctorat en cotutelle à l’Institut en collaboration avec son maître de stage et les équipes du DIPC, sur l’étude computationnelle des propriétés photoluminescentes de matériaux organiques.
Comment se déroule ton parcours de doctorat ?
Je suis actuellement en 3ème et dernière année de doctorat. Après deux ans passés à Bordeaux, je poursuis mes travaux de recherche à Saint-Sébastien en Espagne depuis septembre 2024. L’objectif de ma thèse est de comprendre les mécanismes liés aux phénomènes d’émissions de lumière au niveau quantique sur des matériaux organiques, et d’étudier le contrôle de certains de ces paramètres.
Je travaille majoritairement sur l’ordinateur en réalisant des calculs mais je suis en contact avec des équipes en laboratoire. Par exemple, la mécanoluminescence est un phénomène où l’émission de lumière se produit sous l’effet d’une action mécanique, sans avoir besoin de source électrique. À l’avenir, on peut imaginer des trottoirs mécanoluminescents qui s’illumineraient sous la pression de nos pas. Il est donc essentiel de bien comprendre les mécanismes sous-jacents et d’être capable de maîtriser les propriétés optiques de ces matériaux, afin de faire progresser le développement de solutions innovantes, en phase avec les enjeux de la transition écologique.
En parallèle, j’aime mener des actions de vulgarisation scientifique pour promouvoir la science et rencontrer les jeunes. À Bordeaux, j’ai rejoint l’association Femmes & Sciences, je suis intervenue dans des collèges et lycées bordelais, j’ai présenté l’association à des salons. J’ai aussi animé des ateliers à Cap Sciences et participé au concours Ma thèse en 180 secondes, à la Nuit de la recherche, et à la Science week en Espagne…
Quelle est pour toi la valeur ajoutée d’un doctorat en cotutelle ?
J’aime voyager et découvrir de nouveaux pays, la cotutelle est donc bénéfique. Ce dispositif permet de vivre dans deux pays différents, de travailler dans deux groupes de recherche et de bénéficier d’un réseau scientifique plus large. Le principal avantage est selon moi l’obtention du double diplôme. J’envisage pour l’instant un post-doctorat au Canada afin de découvrir un autre sujet en chimie physique, tout en m’appuyant sur mes compétences en chimie computationnelle, dans le domaine des sciences environnementales.
Sur le long terme, mon objectif est de devenir chercheuse indépendante. Grâce à la cotutelle, je peux montrer que j’ai vécu dans différents pays et découvert différentes approches au niveau de la recherche. Cette expérience contribue à mon ouverture d’esprit, ma capacité à collaborer et travailler avec des équipes internationales. J’ai choisi ce dispositif car j’aime me challenger et faire preuve de résilience. D’un point de vue personnel, c’est une belle opportunité de s'adapter et de s’intégrer à de nouveaux environnements sans connaître la langue ou la culture. C’est gratifiant. On peut parfois ressentir un sentiment de solitude mais vivre à l’étranger est aussi une expérience positive et unique !
Un conseil aux futures doctorantes et doctorants ?
Il faut oser et prendre des risques ! Si l’opportunité se présente, je leur conseille d’aller dans un autre pays, que ce soit en cotutelle, en mobilité ou pour des événements. Par exemple, participer à des conférences permet de rencontrer des personnes de différentes nationalités, d’échanger avec des scientifiques qui ont le même âge, rencontrent les mêmes problématiques, ou qui travaillent sur les mêmes sujets.