Après un Master en sciences chimiques à l’Université de Liège, Florent débute en octobre 2021 ses travaux de recherche en cotutelle, dans le cadre d’un projet européen Marie Curie. L’objectif est de développer des alternatives pour la fabrication de polyuréthanes, sans l’usage d’isocyanates, des composés clés, afin de s’adapter à l’évolution de la réglementation européenne qui contraint leur utilisation pour des raisons de toxicité.
Parmi les douze doctorantes et doctorants que compte le projet (NIPU-EJD) , Florent étudie plus particulièrement la fabrication de mousses polyuréthanes (polymères dans lesquels se trouve du gaz) sans isocyanate, pour des utilisations en isolation thermique.
"Il a fallu mener des recherches approfondies sur la chimie fondamentale, afin de trouver les outils chimiques permettant de créer le même type de polymère, sans isocyanate, également de générer du gaz pour faire une mousse".
Des acteurs académiques et industriels complémentaires
Tout au long de son doctorat, dans le cadre du dispositif de cotutelle, Florent travaille au sein de deux laboratoires académiques, bordelais et liégeois. Le premier, le LCPO, est spécialisé dans la valorisation des ressources renouvelables (biomasse, bois, déchets biologiques…) ; le second, le CERM, dans l’utilisation et la valorisation du dioxyde de carbone : "L’intérêt du projet était aussi de pouvoir combiner ces deux expertises et ainsi trouver des précurseurs plus respectueux de l’environnement, pour remplacer les isocyanates".
Florent bénéficie également d’une période de quelques mois auprès d’un acteur industriel spécialisé dans les mousses polyuréthanes pour l’isolation thermique. L’occasion de plonger dans l’environnement industriel et de tester les mousses avec les appareils utilisés par les entreprises : "C’était la première fois que ce type de mousses était utilisé dans ce laboratoire industriel. C’était très intéressant de suivre la transition entre les contraintes académiques et les contraintes industrielles, et de faire des adaptations afin d’accomplir la montée en échelle".
Lauréat du prix Sciences et technologies
Quatre années de recherche présentées en quinze minutes de façon concise... Un challenge réussi pour Florent, qui reçoit le prix Sciences et technologies à l’issue des auditions du prix de thèse. "Je suis habitué à présenter ma thèse à un public spécialisé mais c’est très différent de s’adresser à un jury interdisciplinaire. C’est un exercice incontournable à mon sens. Il faut savoir communiquer sur la science, plus particulièrement la chimie et les polymères qui n’ont pas toujours bonne presse."
"Ce prix est un honneur et une belle reconnaissance du travail accompli, également pour toutes les équipes qui m’ont accompagné : les doctorants d’autres universités, les chercheurs, les ingénieurs, les techniciens… J’ai vécu une véritable aventure humaine et j’ai beaucoup appris de ces rencontres."
Florent poursuit actuellement son parcours en post-doctorat en Espagne, à l’Institut catalan de recherche en chimie (ICIQ), toujours dans le domaine des polymères et des matériaux. Son objectif est de continuer à développer et étudier des matériaux nouveaux, répondant à des problématiques concrètes, avec pour point de départ la compréhension de la chimie sous-jacente.