Lorsqu’elle évoque son parcours avant le doctorat, Pauline le définit comme linéaire. C’est en Master qu’elle se spécialise en droit du travail et découvre la recherche en préparant son mémoire. Passionnée par cette discipline et par l’exercice de recherche, elle s’oriente ensuite vers un doctorat avec l’obtention d’un contrat doctoral : « Le doctorat me permettait de poursuivre la recherche, à l’aide d’un financement, tout en faisant un premier pas dans la vie active ».
Un sujet de thèse novateur
En 2017, Pauline commence ses travaux de recherche sur le droit du travail, au sein du COMPTRASEC (Centre de Droit Comparé de Travail et de la Sécurité Sociale) de l’université de Bordeaux. Sa thèse s’intitule "Les droits et libertés fondamentaux de l'employeur", un sujet novateur : « En droit, on a toujours étudié les droits fondamentaux des salariés. Dans ma thèse, j’étudie ceux de l’employeur. C’est une perspective particulière et ça peut sembler paradoxal d’accorder des droits fondamentaux aux entreprises », explique Pauline.
À partir de cette idée, elle questionne dans un premier temps la possibilité même pour un employeur d’être titulaire de droits fondamentaux et fait état des évolutions du droit du travail. Dans un second temps, elle analyse comment l’attribution de droits fondamentaux à l’employeur peut renouveler les logiques du droit du travail. Elle étudie également les droits fondamentaux par liberté et l’impact des libertés, notamment économiques, des employeurs sur les relations de travail.
« Mon sujet de thèse a d’abord suscité la surprise et la curiosité. On part souvent du principe que droits fondamentaux et entreprises sont deux notions incompatibles. On peut aussi penser que ma thèse est une défense des droits de l’employeur mais ce serait un raccourci. Ma thèse apporte plus particulièrement une critique à cette évolution et son impact parfois néfaste sur le droit du travail. »
Une expérience ponctuée d'enseignement et de rencontres
7 années rythmées par la recherche, l’enseignement, les événements… Pour Pauline, malgré les montagnes russes liées au doctorat, l’expérience est positive. Au cours de son doctorat, elle est chargée de travaux dirigés, se passionne pour l’enseignement et découvre ainsi sa vocation. Qualifiée maîtresse de conférences, elle souhaite aujourd’hui travailler en qualité d’enseignante-chercheuse. « L’enseignement nourrit la recherche et inversement. Le contact avec les étudiantes et étudiants est aussi très important pour moi. »
L’aspect collectif a également marqué son parcours : « Tant au niveau de mon centre de recherche que lors de projets de recherche collectifs ou de séminaires et colloques… J’ai rencontré beaucoup de monde et ça a enrichi mon expérience. »
Lauréate du prix de thèse de l'école doctorale Droit
Après avoir été diplômée en 2024, Pauline reçoit en avril 2025 le prix de thèse de l’école doctorale Droit. Une belle reconnaissance, d’un point de vue professionnel comme personnel : « Je suis très honorée. Ce prix me donne la certitude que ma thèse peut être bien reçue auprès du monde académique et c’est une motivation supplémentaire pour passer mes entretiens. D’un point de vue personnel, ça symbolise aussi l’accomplissement de mon travail. Pour les proches, tout le parcours de doctorat est long et n’est pas toujours facile à comprendre. Ce prix représente quelque chose de palpable pour eux. »
« Je tiens à remercier mon directeur de thèse, mon centre de recherche, le COMPTRASEC et l’université de Bordeaux pour cette expérience ! »