ED Entreprise Economie Société
Trois essais sur la répartition des ressources au sein des ménages et la pauvreté
par Maira COLACCE (BSE - Bordeaux sciences économiques)
Cette soutenance a lieu à 14h30 - Salle Manon Cormier Campus de Pessac, 16 av Léon Duguit, 33600 Pessac, France
devant le jury composé de
- Olivier BARGAIN - Professeur - Université de Bordeaux - Directeur de these
- Olivier DONNI - Professeur - Université de Cergy-Pontoise - Rapporteur
- Federico PERALI - Professeur - Universitá di Verona - Rapporteur
- Delphine BOUTIN - Maître de conférences - Université de Bordeaux - Examinateur
- Marica LO BUE - Associate Professor - Università di Trieste - Examinateur
- Nicolas HERAULT - Associate Professor - université de bordeaux - Examinateur
Cette thèse analyse les modèles d'inégalités intra-ménage dans les pays non développés et la manière dont ils sont affectés par la culture et les politiques. À l'aide d'enquêtes sur les dépenses des ménages, j'utilise un modèle collectif pour analyser la répartition de la consommation des ménages et ses moteurs, et pour évaluer ses implications pour la pauvreté individuelle. Dans le premier chapitre, je présente des résultats inédits sur la répartition des ressources au sein des ménages dans 45 pays à revenu faible ou intermédiaire. Les résultats révèlent que les femmes sont presque deux fois plus pauvres que les hommes à l'échelle mondiale, et que les enfants sont encore plus démunis. En outre, les disparités au sein des ménages sont plus prononcées dans les pays pauvres et, au sein des pays, parmi les ménages pauvres. Dans le deuxième chapitre, je cherche à savoir si les coutumes de résidence post-matrimoniale fondées sur la parenté - en particulier la patrilocalité (résidence avec les parents du marié) et la matrilocalité (résidence avec les parents de la mariée) - continuent d'influencer le partage de la consommation des ménages et les niveaux de pauvreté individuels au Ghana et au Malawi. L'analyse indique que la patrilocalité ancestrale, comparée à la matrilocalité, correspond à une allocation réduite des ressources aux femmes et à une incidence notablement plus élevée de la pauvreté chez les femmes pour les différents niveaux de consommation des ménages. Dans le troisième chapitre, j'examine l'impact du plus grand programme d'aide sociale de l'Uruguay, qui cible les familles pauvres avec enfants et qui est versé aux femmes. En utilisant un modèle de discontinuité de la régression dans un cadre d'estimation structurelle, je constate une augmentation significative de l'allocation des ressources aux femmes éligibles dans les zones rurales, sans effets sur les enfants. Je traduis ces résultats en termes de pauvreté individuelle : tous les membres de la famille bénéficient de l'effet de revenu, mais l'effet de négociation réduit encore plus la pauvreté des femmes.